Trahie par l'homme qu'elle aimait, Sira, vingt ans, se retrouve seule à
Tétouan. La guerre civile ravage l'Espagne et elle ne peut rejoindre sa mère à
Madrid. Sans argent, sans amis, elle ne doit sa survie qu'à son seul talent :
la couture. Comment peut-elle imaginer qu'en montant un atelier de confection
elle se prépare à une existence d'aventurière ? Quand la Seconde Guerre
mondiale éclate, les riches expatriées retenues au Maroc par les hostilités
affluent chez la jeune femme : elle seule sait recréer les derniers modèles de
Paris. Sira conquiert ainsi ses entrées dans les plus grandes maisons, où se
fomentent les alliances entre nazis et franquistes. Bientôt, elle est approchée
par les services secrets britanniques. Pour eux, la couturière aux doigts d'or
invente un très astucieux système de communication cryptée. Mais la guerre des
espions n'est pas un jeu d'enfant. Envoyée à Tanger, à Madrid et à Lisbonne,
Sira doit déjouer les pièges très sophistiqués d'ennemis aux manières policées,
mais à la férocité bien réelle.
Lorsque je lis, comme tout le
monde, j’aime voyager. Voyager dans des univers qui sortent tout droit de
l’imagination de l’auteur, la Fantasy par exemple, voyager dans la psyché des
personnages, ou voyager dans des mondes bien réels, différents de ceux que je côtoie
au quotidien.
On a tous nos petits secrets.
L’un des miens, -qui n’en sera plus un bientôt !-, est que je lis beaucoup en espagnol, ce qui m’offre un monde impressionnant de lectures possibles en
version originale. En France, l’on parle beaucoup de littérature anglo-saxonne,
mais très peu de littérature en langue espagnole. Je suis même surprise de constater que
finalement, vu la production, peu d’ouvrages espagnols ou latino-américains sont
traduits. Il y a évidemment des monuments tels que Gabriel García Marquez (tout
le monde a entendu parler de Cent ans de Solitude), éventuellement Luis
Sepúlveda, ou des Bestsellers tels que L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón
(que je vous conseille d’ailleurs), mais une grande partie de ces ouvrages
passent inaperçus. C’est vraiment dommage.
L’Espagne, dans son besoin de
faire face au passé, connait depuis plusieurs années, un boom de la littérature
abordant la Guerre Civile (1936-1939). Certains de ces ouvrages sont assez
noirs, et d’autres, comme El Tiempo entre costuras (vous me pardonnerez de
n’utiliser que le titre espagnol, mais les titres français, L’espionne de
Tanger ou Le fil du destin sont vraiment peu représentatifs du roman à mes yeux, pas de grandes réussites...)
se servent de cette période comme toile de fond, sans s’imbiber d’une lourdeur
décourageante pour le lecteur avide de voyages.
El tiempo entre costuras nous
transporte donc d’une Madrid en pleine guerre civile, au Protectorat espagnol, -Tanger
la cosmopolite et Tetouan-.
Sira, une jeune coutière
espagnole, se verra entraînée par le flot de l’histoire, et deviendra un agent
spécial des Forces Alliées : elle finira par travailler pour les Anglais.
Présenté comme cela, vous allez
penser qu’il s’agit avant tout d’un roman d’espionnage, et beaucoup d’entre
vous vont tourner les talons. Attendez ! Non, ce n’est pas un roman d’espionnage,
ni un roman d’amour d’ailleurs, ni un roman historique. De quoi s’agit-il alors ? D’un roman d’aventures, de l’épopée
d’une femme, qui se bat pour survivre dans un contexte historique difficile, et
avec une condition difficile, -celle d’être une femme dans une Espagne dans la
tourmente-. Un roman profondément intimiste finalement, tant l’auteure s’est
attachée à plonger au cœur de ses protagonistes. Malgré une narration à la
première personne, elle nous dresse des portraits attachants des personnages
secondaires, au langage parfois fleuri, mais tellement authentiques.
Ce livre m’a littéralement emportée, j’ai eu beaucoup
de mal à le lâcher. Il a connu un grand succès en Espagne, mais ce n’est pas
forcément un gage de qualité…Mais je dois dire que ce succès est mérité. Il s’agit
de littérature sans prétention, de littérature d’évasion, mais l’auteure a fait
preuve d’une grande rigueur en ce qui concerne les faits, les descriptions, et
certains personnages historiques de l’époque. Tous ces éléments s’imbriquent
naturellement dans la trame du récit, et nous livrent un contexte passionnant.
Petite et grande Histoire se mélangent au gré d’une écriture fluide et agréable
(j’espère que la traduction française sera à la hauteur de la version
originale), conférant un rythme au récit qui m’a laissé peu de répit.
Pour ceux qui ne connaissent pas
la littérature espagnole, voilà un bon roman pour terminer l’été !
PS: en France, ce roman est disponibles aux éditions Robert-Laffont (collection Bestseller), au format poche chez les éditions Point. Pour ces deux éditions, le titre est "L'Espionne de Tanger". Il me semble que vous pouvez le trouver aussi chez les Editions France-Loisirs, sous le titre "le Fil du destin".
Très tentante lecture !!! ^^
RépondreSupprimerEn revanche, ne lisant pas en langues étrangères, je me contenterai de la traduction... :P
Ajouté à ma Wish-List ! ^^
Tu verras, c'est un roman très agréable, une bonne littérature d'évasion!!
SupprimerTu m'intrigues ! Et pourquoi pas tester en VO, puisque je ne me débrouille pas trop trop mal en espagnol ^_^ Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerTu lis un peu en espagnol? C'est génial!!! C'est un roman très sympa, vraiment...
Supprimer