vendredi 7 mars 2014

L'oeuvre de Dieu, la part du Diable, John Irving


Dans un orphelinat situé au fin fond du Maine, Wilbur Larch, gynécologue excentrique, se livre à une double mission : mettre au monde des enfants non désirés, et futurs orphelins, «l'oeuvre de Dieu», interrompre illégalement des grossesses, «la part du Diable». Mais entre lui et un orphelin réfractaire à quatre tentatives d'adoption vont peu à peu se développer des sentiments qui ressemblent fort à ceux d'un père et d'un fils.

Ce que j’aime dans la littérature, c’est qu’elle a, en ce qui me concerne, le pouvoir de m’habiter complètement, de me transporter, et de me faire errer comme une âme en peine lorsque la dernière page est tournée et qu'elle m'a entraînée dans son périple. Je n'ai pas de genre particulier, ne compte que la force d’une histoire. Cela va de Beatufil disaster, au Laitier de nuit, en passant par le Cœur Cousu.

 Et il y a maintenant L’œuvre de Dieu, la part du Diable

Je n’avais lu de John Irving que Le Monde de Garp dont je garde un souvenir ému, et j’avais envie de lire autre chose de lui. J’ai commandé d’occasion plusieurs de ses romans, et parmi eux, celui-ci.

La thématique est difficile- la naissance pour l’abandon, l’avortement, la moral dans les années 30-50- mais John Irving l’aborde avec la sensibilité qui lui est propre. Nul jugement dans ce qu’il l’écrit, à l’image de Wilbur Larch qui dirige l’orphelinat et œuvre aussi bien pour Dieu que pour le Diable, mais beaucoup d’amour… L’amour qu’il porte à ses personnages est palpable, et sous le talent de sa plume, je les ai aimés moi aussi.

Parce que même si cette histoire parle d’abandons, d’avortements, de silences, c’est avant tout une ode à la famille, à celle que l’on se construit au fil du temps et pas celle qui partage votre sang, à celle qui vous aime, et qui est prête à tous les sacrifices pour vous. 

John Irving s’attarde sur le destin de personnages très attachants, Wilbur et son orphelinat, Homer, orphelin qui ne voudra pas être adopté parce que l’orphelinat est sa famille, Edna et Angela, les infirmières, seule source d’amour pour ces enfants, Melony, jeune femme brutale, perdue mais ô combien émouvante…

Il nous dépeint une fresque émouvante, un récit initiatique où nos choix nous construisent mais nous détruisent aussi, où l’on se perd, et où l’on se retrouve…

Véritable comédie dramatique (certaines scènes sont à mourir de rire), j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai vécu en lisant ce roman.  Et maintenant, j’ai encore du mal à respirer…

lundi 3 mars 2014

Le Scandale Modigliani, Ken Follett



Ils ont entendu parler d'un fabuleux Modigliani perdu et sont prêts à tout pour mettre la main dessus: une jeune étudiante en histoire de l'art dévorée d'ambition, un marchand de tableaux peu scrupuleux et un galeriste en pleine crise financière et conjugale... Sans compter quelques faussaires ingénieux et une actrice idéaliste venant allégrement pimenter une course poursuite échevelée. Qui sortira vainqueur de cette chasse au trésor menée tambour battant, de Paris à Rimini, en passant par les quartiers huppés de Londres ? 

Je n’avais jamais rien lu de Ken Follett et en me promenant entre les rayonnages d’une librairie, j’ai eu envie de franchir le pas. L’un de ses romans les plus connus, Les Piliers de la Terre, se trouve dans ma PAL, mais je dois reconnaître que le nombre de pages m’effraie un peu. J’ai beaucoup de mal à abandonner un livre en cours de route, je culpabilise, alors imaginez le fardeau quand le nombre de pages dépasse les 500 !

Honte à moi, le scandale Modigliani était celui qui, de tous les romans de Ken Follet présents sur l’étagère, présentait le moins de pages. Je suis donc repartie avec sur ce seul critère.

Sans avoir été fascinée, c’est un roman qui a suscité mon intérêt, non pas à cause de l’intrigue ou des personnages, mais à cause de la démarche même de Ken Follet. L’on sent qu’il s’agit d’un de ses premiers romans. Il manque cette profondeur qui est à l'origine des éloges faits sur la plupart de ses ouvrages. Il est teinté de légèreté, de superficialité parfois, autant dans la façon d’aborder les personnages que dans l’action même. Pas franchement une comédie, surtout pas un roman noir, il flirte avec plusieurs genres sans réussir à se décider.

Ken Follet a même cru bon de se justifier dans une introduction tout aussi intéressante que le roman. C’est effectivement un roman de jeunesse, et il lui est arrivé ce que craint tout auteur : que ses personnages ne prennent vie et ne l’entraînent sur des sentiers non-souhaités. Ils ont, d’une certaine manière, vécu leur propre vie, malgré ses réticences et résistances. De là ce ballotement des genres que beaucoup reprochent à ce roman mais qui pour moi en fait sa richesse. 

Roman raté alors ? Pas vraiment, car malgré ses défauts, cette plongée dans les milieux de l’art m’a donné envie de continuer mon voyage Folletien, et d’affronter un nombre de pages plus important.

samedi 1 mars 2014

Beautiful Disaster, Jamie MCGuire



Travis Maddox est sexy, bâti comme un dieu et couvert de tatouages. Il participe à des combats clandestins la nuit, et drague tout ce qui bouge le reste du temps. Exactement le genre de mec qu'Abby doit éviter si elle veut reprendre sa vie en main. Mais Travis insiste et lui propose un pari. Si elle gagne, il renonce au sexe pendant un mois. Si elle perd, elle s'installe chez lui pour la même durée. Ce que Travis ignore, c'est qu'il a affaire à bien plus joueur que lui. Une fois toutes les cartes abattues, seront-ils vraiment prêts à suivre les règles établies ?

J’ai encore fauté… Ça doit être le printemps qui arrive… Les petites fleurs qui pointent le bout de leur nez, le soleil qui s'installe (oui, oui, je vous promets que ce matin, il est bel et bien présent!), les oiseaux qui chantent, les insectes qui commencent leur ballet, tout ça quoi.. Ça perturbe mes ondes cérébrales, oui, c'est ça.

Encore une lecture jusqu’à tard dans la nuit, et pas du tout intello, mais une lecture qui fait du bien et qui me donne envie d'écrire, et quand cela se produit, cela veut dire beaucoup de choses, et surtout que l'histoire m'a embarquée dans son périple.

Pour être honnête, je suis moins habitée que pour Jeu de Patience, parce que Travis n’est pas Cam et Abby est moins touchante qu'Avery. Travis est, en plus, un personnage parfois très énervant (le mélange Bad Boy un peu lourd, qui est brillant mais s’exprime comme un pied,  m’a légèrement irritée), l’intrigue est parfois maladroite, mais tout cela n'a pas été suffisant pour me faire refermer le bouquin. 

Loin de là. 

Ma tête ce matin dans la glace en est un bon témoin!