Une femme pénètre dans un
commissariat et avoue avoir assassiné son mari dix ans plus tôt, jour pour
jour. Demain son crime sera prescrit…
Tout
part d’un fait anodin, un de ces faits divers que l’on pourrait lire dans la
presse. Une femme comme les autres, sur laquelle vous ne vous retourneriez pas
dans la rue, entre dans un commissariat. Le lieutenant Gilles Pontoise est là,
la nuit s’annonce tranquille. Il aime la nuit et son obscurité qu’il laisse régner
dans son bureau, ne tolérant que l’écran de son ordinateur. La nuit est noire,
mais ne porte pas la noirceur des gens.
Et
entre ce petit bout de femme, elle s’assoit.
Avec
elle entre la noirceur. Elle est là pour confesser un crime. Celui de son
mari, décédé des années plus tôt. Accident, suicide, avait conclu la justice.
Il est tombé d’un balcon. Non. Il n’est pas tombé. Elle l’a poussé. Et refuse
de porter un jour de plus ce fardeau. Elle veut se dénoncer.
Commence
son histoire, celle d’une femme malheureuse, maltraitée. Commence un huis-clos
déroutant. Et commence une série de dilemmes : faut-il dire la vérité ?
Faut-il l’accepter ? La justice est-elle toujours la justice ?
J’ai
littéralement adoré ce roman très court dont les mots font mouche. On y retrouve
la plume de Jean Teulé que j’aime tant, il a l’art de manier les mots et le
verbe. Le récit pose, derrière une apparente légèreté, de vraies questions et
explore la zone d’ombre que l’on porte en nous.
Elle
est humaine. Il est humain. Aucun des deux n’est parfait. Il passera la nuit à
essayer de la convaincre de ne pas se dénoncer, elle passera la nuit à essayer
de le convaincre qu’il doit l’arrêter.
L’une
des grandes qualités de Jean Teulé est qu’on ne peut pas prévoir la fin. Ses
récits sont construits de telle façon qu’il ouvre la porte à tous les
possibles, et le récit est d’autant plus savoureux.
Un
petit bijou à découvrir !