lundi 29 septembre 2014

No et Moi, Delphine de Vignan

Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies. 
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. 
A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle. 
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. 
No, privée d’amour, rebelle, sauvage. 
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
 Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement.
Il est des livres qui vous prennent par la main pour vous envelopper dans une bulle de chaleur. Il est des livres qui vous font rater la cuisson des pommes de terre parce qu'il ne vous reste que dix pages et que vous ne vous sentez pas capable de tenir le repas complet sans être allée au bout (oui, oui, c'est du vécu!). Il est des livres qui font tout oublier, même comment respirer.

Dès les premières pages de No et moi, j'ai su que je me trouvais devant un de ces livres, et j'ai su que je n'en sortirais pas indemne. Ce petit ouvrage de rien du tout, acheté d'occasion trois francs six sous allait laisser sa trace, indélébile.

Tendre, bouleversant... Mais aussi dur et cruel... Voilà autant d'adjectifs qui pourraient décrire ce roman.

Une belle leçon de vie sur le rapport aux autres, sur ces "autres" si différents, en marge de la société, et qui pourtant ont une histoire qui mériterait d'être entendue. Et sur les "autres" comme Lou, dont le cerveau ne fonctionne pas comme celui de la majorité, et que sa différence isole, ou comme Lucas, en échec scolaire, et qui, malgré l'admiration qu'il suscite, est tout aussi seul.

C'est l'histoire d'un exposé, d'une rencontre qui va changer leur vie. Et qui m'a transportée de telle façon que je n'ai pas pu faire de pause, et que je l'ai lue sans m'arrêter. C'est l'histoire d'une ado qui ne comprend pas comment le monde tourne, et qui est convaincue qu'un petit quelque chose peut tout changer. C'est une histoire d'amitié, d'amour.

Quelle force dans l'écriture ! Quelle beauté dans ce récit ! Et quelle critique dans ces lignes... Un portrait bien laid de notre société, au sein de laquelle brille malgré tout une petite lueur, celle de la solidarité, celle qui dit qu'on ne devrait jamais être seul.

Beaucoup ont dit qu'il s'agissait d'un roman pour ado, sans doute à cause de l'âge de protagonistes. Je n'en suis pas sûre. Le sujet est complexe, traité parfois sans détours. Le regard de Lou est lucide, et sa lucidité est parfois douloureuse, laissant le coeur à vif. Je ressens encore ses lacérations. Mais aussi le baume apaisant de son amour. Une trace indélébile je vous disais...

dimanche 28 septembre 2014

Divergente, tome 3, Veronica Roth


Tris et ses alliés ont réussi à renverser les Érudits. Les sans-faction mettent alors en place une dictature, imposant à tous la disparition des factions. Plutôt que de se plier à ce nouveau pouvoir totalitaire, Tris, Tobias et leurs amis choisissent de s'échapper. Le monde qu'ils découvrent au-delà de la Clôture ne correspond en rien à ce qu'on leur a dit. Ils apprennent ainsi que leur ville, Chicago, fait partie d'une expérience censée sauver l'humanité contre sa propre dégénérescence. Mais l'humanité peut-elle être sauvée contre elle-même ?

Ça y est, la trilogie Divergente est derrière moi. Et force est de constater que j'ai bien fait de ne pas lire le tome 3 tout de suite après le 2, parce que je crois que ce matin, je serais à ramasser à la petite cuiller.

Pffiou, j'en ai encore la gorge serrée.

Je comprends pourquoi ce tome a été décrié par certains, mais moi, je fais partie de la Team de ceux qui ont adoré. Cela va même plus loin, pour moi, cette fameuse fin ne pouvait être autrement. J'aurais été déçue sinon, et j'aurais reproché à l'auteure de ne pas savoir où elle allait et de ne pas avoir assumé la direction qu'elle avait prise tout au long des tomes précédents. Cette fin est ce qu'elle devait être, l’issue logique de l'essence de Triss et Tobias, et je ne l'en ai que plus aimée.

L'action s'accélère, les révélations tombent. La nature humaine est ce qu'elle est, et si c'est elle qui conduit Triss et Tobias à faire ce qu'ils font, c'est aussi elle qui a conduit l'espèce humaine à dessiner l'univers dans lequel évoluent nos héros. L'idée est bonne, bien menée, cohérente, et l'action bel et bien présente.

Le seul bémol est toujours lié à l'écriture. Elle ne m'a pas empêchée de plonger à cœur perdu dans cette saga, mais je ne peux que regretter qu'elle n'ait été un peu plus élaborée : elle m'aurait amenée à savourer autrement ces situations, et m'aurait apporté une tension autre pendant ma lecture.

Paradoxalement, sa simplicité est idéale pour la fin du roman : directe et efficace, trop de mots auraient nui à la force des émotions. Mais avant, j'aurais vraiment aimé quelque chose de plus soigné, une alternance dans le rythme, par exemple, qui aurait fait de ce dernier tome un véritable page-turner.

Mais la fin me fait oublier tous mes griefs... J'ai rarement été aussi bouleversée je pense, et rien que pour cela, cette saga vaut le détour...

samedi 27 septembre 2014

Tag défi positif

Céline, du blog Mon univers des livres, a eu la gentillesse de penser à moi pour un tag, le défi positif.

Petit rappel des modalités : « Pendant 3 jours d’affilé, citez 3 choses positives réalisées dans votre journée." 

Normalement, il faudrait nominer trois personnes différentes à chaque fois, mais je vais me contenter de trois pour l'ensemble.

Et là, j'ai eu un bref instant de frayeur. Je vis tellement à 10 000 à l'heure en ce moment que j'ai peu de temps pour penser à ce que je fais ou à ce que j'ai pu faire. Je me suis demandée ce que j'allais pouvoir vous raconter... 

Mercredi : (Ouh là, c'est loin... Et ma mémoire de poisson rouge me souffle : « Non, non, tu n'as rien fait... » et moi, je m'insurge « Si je n'avais rien fait, je m'en serais rendue compte et j'aurais moins besoin de masquer mes cernes avec du maquillage...nanméo... »)
    Je réfléchis donc...Voyons voir... Malgré la fatigue, je n'ai pas oublié de faire matin et soir les injections de la chienne qui est diabétique, et à heures régulières s'il vous plait. Et même si cela peut sembler n'être qu'un détail, si vous considérez que c'est tout nouveau pour nous, que j'ai peur des aiguilles, que c'est un ventre à pattes qui doit attendre douze heures entre chaque repas, et qu'elle commence à danser la samba deux bonnes heures avant l'heure prévue, vous comprendrez que cela tient de l'exploit ça...
   J'ai emmené Doux Chéri chez le kiné, et j'ai profité de l'attente pour appeler une vieille amie (pas en âge hein, en années d'amitié!) que je n'avais pas entendue depuis très, très longtemps... (Ma faute, je cours après le temps, mais il est plus rapide que moi...)

Jeudi : J'ai bien bossé le matin et l'après-midi, mon cerveau était même au bord de l'implosion ensuite. 
   On est aussi allés faire du shopping express, et j'ai été très raisonnable, alors que mon armoire criait famine. Je l'entendais même se plaindre pendant la nuit. Et que dire de ses cris d'épouvante chaque matin lorsque se posait le problème du choix de la tenue du jour (et non, ce n'était pas MES cris à moi ! Je vous jure que mon armoire parle...)! Moi je trouve que c'est quand même une sacrée BA que celle-ci... Mon armoire est beaucoup plus calme maintenant.
    J'ai réussi à laisser le chien en vie (pas le même que celle qui a les injections, vous suivez ?) alors qu'il s'est consciencieusement occupé du portail électrique (qui n'est d'ailleurs plus du tout électrique). Après avoir testé la plomberie en s'occupant de l'évacuation des eaux de la maison, il s'est donc essayé à la vocation d’électricien. Pas concluant non plus comme essai... Mais très rude pour mes pauvres nerfs (j'ai d'ailleurs en ce moment une pensée émue pour les nerfs de Miss Bennet d'Orgueil et Préjugé...)


Vendredi : Je suis rentrée dans une grande libraire et suis ressortie sans livres. Enfin non, ça c'était mardi à vrai dire, mais je me devais de le souligner ! Hier, je suis rentrée dans une grande librairie et suis ressortie avec trois livres. Mais des livres pour faire des cadeaux. Enfin deux d'entre eux... Parce que le troisième, c'est sur les mystères et les légendes de ma région d'origine, donc ce n'est pas vraiment un livre, pas un roman quoi, alors ça ne compte pas... Si, si, je vous assure que je n'ai pas rompu mes vœux de non-achats livresques, ça ne compte vraiment pas... Surtout quand on sait qu'hier un grand groupe m'a envoyé un roman pour me remercier de ma fidélité. Je vous laisse imaginer la taille de ma fidélité, et le pourquoi de cette bonne résolution. Donc je le maintiens, je n'ai pas fauté ! Et je pense même qu'on devrait me décerner une médaille !
   J'ai réussi à être à l'heure pour le rdv kiné de mon mari, ce qui était loin d'être gagné vu mon planning... J'ai même évité d'imiter Lewis Hamilton dans les virages, les pneus n'ont pas crissé une seule fois et je n'ai renversé aucune grand-mère. Une citoyenne modèle!
   Je me suis enfin occupée un peu de mes chevaux, papouilles et autres trucs en apparence inutiles mais qui font du bien à la tête, et ça, c'est indéniablement le truc le plus positif de ma semaine !!

Je passe le relai au Chat du Cheshire, à Roanne,  et à Tasse de Culture

Le chat et Roanne: Le tag "Ma vie en gifs" arrive, mais il est long, je suis lente et le temps et moi...


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jeudi 18 septembre 2014

Saga Le cercle de Pierre (ou Le chardon et le tartan), Diana Gabaldon.


1945 : Claire retrouve son mari pour leur lune de miel dans un village écossais. Au cours d’une balade, elle découvre un menhir auquel la population locale voue un culte particulier. En s’approchant pour le toucher, Claire va comprendre pourquoi : elle se volatilise pour atterrir au beau milieu d’un champ de bataille. Le menhir l’a menée tout droit en l’an de grâce 1743, au coeur de la lutte opposant Écossais et Anglais. L’un des combattants est le sosie de son époux, mais Claire aura tôt fait de comprendre que présent et passé ne se ressemblent pas… et qu’il lui faudra faire un choix !

Avertissement: « Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite »


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22h30. J'éteins la télévision. Je viens de regarder un épisode d'Outlander, et j'ai subitement très envie de me replonger dans cette saga livresque. Mais je ne peux pas le dire trop fort, à vrai dire je fais même un monologue dans ma tête, et le plus bas possible. On ne sait jamais. Les Dieux-de-tous-les-trucs-de-la-terre-du-ciel-et-de-la-mer ont des oreilles partout. Mais peut-être qu'ils se couchent tôt ?
Allez, je regarde de nouveau une petite vidéo, juste pour me remettre dans l'ambiance...


Ahhh, c'est quand même bien...

Je tente la télépathie. J'ai entendu dire que ça fonctionnait, qu'il fallait juste bien se concentrer. Facile, je suis habitée par l'épisode que je viens de regarder, et j'en ai d'ailleurs profité pour tirer de ma bibliothèque les 12 tomes de la saga pour les feuilleter... Il suffit de le vouloir très fort. Les livres-addict vous êtes là ? Vous m'entendez ? Il faudrait qu'on parle... Et pas en réunion avec la Générale-en-chef-rousse. Non, celle-là, il faut qu'on s'en méfie.

(Long silence. Pas de réponse. J'ai du mal à trouver le bon canal. Je prends une gorgée de ma tisane qui a déjà bien refroidi. Je souris en pensant au whisky que mettrait dedans un de ces highlander pour lui donner plus de goût et développer ses propriétés curatives !)

Je sais déjà que je ne vais pas parler de cette saga en réunion. Ils vont m'obliger à laisser mon exemplaire, ou plutôt tous mes exemplaires pour les brûler. Livres-interdits, dangereux, liste-noire et autres raisons obscures.

Je n'ai toujours pas compris en quoi c'est mal. J'essaye pourtant, mais je n'y arrive pas. Je ne comprends pas. Le cercle de Pierre (ou Le chardon et le tartan) est une saga intelligente, basée sur une romance, certes, mais pas que sur ça. On a un contexte historique précis, très bien documenté, et sur des aspects variés : politique, société, médecine, mœurs, religion... Le rythme est soutenu, la plume vive et agréable. Bon d'accord, c'est pimenté et sexy (il y a quand même des scènes top méga cool!!, mais chut, faut pas le dire trop fort...), et il y a un océan d'émotions (mon petit cœur en est encore tout chamboulé), mais ce n'est pas un crime que je sache ? Et il y a les personnages, qui sont quand même géniaux et c'est grâce à eux si j'aime les highlander !
Si je réfléchis bien, le seul problème est que cette saga serait susceptible de me faire renoncer à mes vœux de non-achats de livres de tout le mois de septembre (un exploit je vous dis...ça ne m'est pas arrivé depuis....(long sifflement que j'interromps tout de suite, les Dieux-de-tous-les-trucs-de-la-terre-du-ciel-et-de-la-mer risquent de m'entendre), très longtemps... ). Alors oui c'est un pêché le non-respect de ces vœux, mais c'est ma banquière que ça concerne, et peut-être même qu'elle a lu cette saga, alors elle pourrait comprendre.

(Pause, je réfléchis, je n'ai pas du tout envie de revoir la Cerbère rousse...)

Eh, oh, les filles, vous m'entendez ? Je ne suis sans doute pas assez concentrée sur elles. Mon esprit s'éparpille trop en revivant les différents tomes. Le Chat du Cheshire ? Melliane ? Johanne ? Roanne (oui, oui, je sais que tu es une livres-addict aussi...)? Il faut qu'on parle, et vite...

Une voix caverneuse résonne dans ma tête. Je ne la connais que trop bien. Ce sont les Dieux-de-tous-les-trucs-de-la-terre-du-ciel-et-de-la-mer.
« Oui, il faut qu'on parle ».

Oh m...., la télépathie fonctionne... Mais je me suis trompée de canal...

samedi 13 septembre 2014

Nymphéas Noirs, Michel Bussi

Une fillette de onze ans surdouée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui sait et voit tout constituent le point de départ de l'intrigue. À Giverny, Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, enfant du pays, a été retrouvé assassiné près de la rivière de l'Epte. Pour Laurent Salignac, fraîchement débarqué de l'école de police de Toulouse, le suspect est tout désigné : il s'agit de Jacques Dupain, mari de la belle institutrice, Stéphanie. Cette affaire ferait-elle écho à l'assassinat du petit Albert Rosalba, retrouvé mort dans les mêmes circonstances en 1937 ? La vieille femme qui sait et voit tout, narratrice à ses heures, guide le lecteur dans ses déambulations à Giverny et, à petites touches, se confie : elle seule détient la vérité. Mais quelle vérité ? Car dans le reflet d'une toile de maître d'exception, Les Nymphéas, passé et présent se confondent, meurtres et passions ressuscitent quand jeunesse et mort défient le temps...

Je connaissais Claude Monet de nom bien sûr, comme beaucoup. J'avais une vague idée de tableaux en tête, impressionniste ça oui, un étang je crois, peut-être une passerelle, des nénuphars ils me semblent. Rien de bien concret, des images floues venues de je ne sais où.
J'avais lu beaucoup de bien de Michel Bussi, et je m'étais fait la promesse de le découvrir, sans vraiment trouver le bon moment.

Repoussant ma lecture du tome 3 de Divergente (et là vous vous demandez quel est le lien entre Divergente et Monet ? Et je vous répondrai aucun, les méandres de mes envies livresques, que voulez-vous...), ce moment m'a semblé arrivé, mais je ne savais pas à quoi m'attendre. Dernière page tournée, le constat est simple, je suis conquise... Même plus encore.

Trois femmes, trois destins, aucun lien apparent, si ce n'est Giverny, le village de Monet, et Monet lui-même, ou plutôt ses Nymphéas. Rien de plus, rien de moins...

Sorte de tableau dans lequel s'insèrent différents tableaux, Bussi mène son huis-clos avec une habilité démoniaque. Chaque détail compte, chaque mot à son importance, rien n'est anodin. Et cette enquête de police devient bien plus... Une histoire d'amour, de passions, un jeu d'échec, d'observation. Les dernières pages arrivent, et wouahh, je suis bluffée. La logique de l'histoire s'impose à moi, le lien se fait, les détails me reviennent. Cela fait très longtemps que je n'avais rien lu de tel...

Je ne veux pas en dire plus, de peur de gâcher cette lecture, sachez juste, pour ceux qui pourraient le craindre, que si Monet est présent, il n'est qu'un prétexte délicat et savoureux, que la plume de Bussi est très travaillée, résolument moderne et très efficace, et que pour moi, ses Nymphéas Noirs sont à lire absolument... Parce que wouahhh... Il m'a même donné envie d'aller visiter Giverny !

samedi 6 septembre 2014

Le théorème du homard, Graeme Simsion

Peut-on trouver une épouse sur mesure ?
Le professeur de génétique Don Tillman, génie des sciences mais absolument inapte à vivre en société, en est persuadé. Pour mener à bien son «Projet Épouse», Don met au point un questionnaire extrêmement détaillé lui permettant d 'éliminer toutes les candidates qui ne répondraient pas à ses exigences.
Et celles-ci sont nombreuses car pour Don, la femme idéale NE DOIT PAS :
1. Fumer et boire.
2. Être végétarienne et aimer la glace à l abricot.
3. Se lever après 6 heures.
Mais elle DOIT :
1. Faire du sport.
2. Être ponctuelle.
3. Accepter le Système de Repas Normalisé qui prévoit du homard au dîner le mardi.
S'il y a bien une personne qui ne remplit aucun des critères établis, c'est Rosie Jarman, étudiante le jour et barman la nuit, dont la vie aussi désordonnée que celle de Don est méthodiquement organisée.
La jeune femme échoue sans le savoir au test lorsqu elle est envoyée par erreur dans le bureau de Don mais celui-ci accepte malgré tout de l'aider à retrouver son père biologique, sans se douter alors des ruses et des stratagèmes qui seront nécessaires pour obtenir les prélèvements ADN des nombreux pères potentiels de Rosie.

Après le tome 2 de Divergente, j'ai eu besoin de faire une pause. Ma gorge était trop serrée, j'avais trop de mal à respirer, et j'ai craint pour ma santé mentale, ou presque. L'éternel problème d'être habitée par ses lectures.

Tache ardue que de trouver quoi lire. Il me fallait une lecture facile, mais pas trop versée en sentiments, je ne voulais pas rejouer ma propre version des chutes du Niagara. Exit donc les « Nos étoiles contraires » ou autres « Avant toi » qui attendent pourtant sagement dans ma PAL...

J'ai acheté Le théorème du homard sur un coup de tête. J'avais adoré le titre, et le résumé me promettait de bons moments. Contrat rempli c'est une petite merveille...

Don est intelligent, occupe un bon poste, pratique les arts martiaux et a un physique attirant si l'on en croit la réaction de Rosie lorsqu'elle l'a vu pour la première fois torse nu. Mais il a une touche d'originalité qui s'avère être un handicap dans certaines situations. Il est Autiste Asperger. Si l'on devait le résumer en quelques mots extrêmement réducteurs, on pourrait dire qu'il est incapable de déchiffrer le comportement d'autrui, et vit avec quelques tocs. Vous avez là le narrateur de ce récit, et inutile de vous dire qu'à plus d'une reprise j'ai souri devant sa manière d’interpréter la vie et les autres.

J'ai souri, mais à aucun moment je ne suis tombée dans la moquerie. La plume de Graeme Simsion est digne, et présente Don avec une justesse attendrissante. Ce Don dont on se serait sans doute moqué à l'école si on l'avait côtoyé, m'a émue, et j'ai envié Claudia et Gene d'avoir un meilleur ami comme lui. Parce que si Don est intelligent, il met son intelligence au service des autres. De là naitra entre autres joyeusetés l' « Opération Père », pour aider Rosie, jeune femme qui ne remplit pas du tout ses critères de l' « Opération épouse » (ce détail écarté, Don peut se plonger dans d'autres défis et aider Rosie sans craindre les relations qui dérapent!), qui le mettra dans des situations rocambolesques.

Vous l'avez compris, j'ai adoré ce roman, pause tendresse hautement intelligente dans ce monde de brutes, qui vous pousse à réfléchir sur le rapport à l'autre. Ce n'est pas parce que quelqu'un adopte un « Système de Repas Normalisé » ou élabore une liste détaillée pour son « Opération épouse » qu'il est original. Non, il est juste riche de sa différence...

jeudi 4 septembre 2014

Divergente, tome 2, Veronica Roth

Abandonnant une ville à feu et à sang, Tris est en fuite. Grâce à ses facultés de Divergente, elle a réussi à échapper au programme des Érudits qui a manipulé et lancé les soldats Audacieux à l'assaut des Altruistes. En trois jours, Tris a perdu sa faction, ses amis, ses parents. Pourtant, elle n'a pas le droit de baisser les bras. Elle seule peut se dresser face aux Érudits. Les combats ont repris, et le temps presse....

J'ai déjà évoqué je crois les aspects obsessionnels de mon caractère. Encore une fois, ils se vérifient. Le tome deux est déjà derrière moi, et suis en train de suivre un entraînement psychologique intensif pour attaquer le trois.

Que dire de ce tome qui n'ait déjà été dit ?

Que c'est une suite très logique et bien menée dans l'évolution des personnages. Tris et son courage -ou son désespoir- en sont le fil conducteur. Elle n'a que 16 ans, et doit grandir vite, bien trop vite pour elle.

Que Quatre est toujours Quatre. Sacré personnage qui dispute l’héroïsme à Tris.

Et que les autres, beaucoup plus développés que dans le tome 1, doivent apprendre, à leurs dépens parfois, que tout n'est ni blanc, ni noir.

L'intrigue est cohérente, et osée. La trame est claire. La langue reste fidèle au tome 1, mais cela m'a moins dérangée, happée par l'histoire que j'étais...

Parce que derrière ces mots simplistes pour parler de ce tome, se cache un volcan en éruption d'émotions. J'ai beaucoup souffert, j'ai beaucoup aimé dans ce tome. Et j'ai peur, parce que je sais que la fin sera telle que je la vois se dessiner à l'horizon. Il ne peut en être autrement. Et il va me falloir du courage pour affronter le tome 3...